Lettre de Leadbeater à Lady Emily Lutyens
du 19 avril 1913
.... la décision du juge dans notre affaire est mitigée, comme on pouvait s'y attendre. Nous avons été avertis que pour obtenir une enquète complète des faits, nous devons risquer un jugement contraire sur des points légaux - qui pourraient être annulés en appel; ainsi la Présidente [Annie Besant N.D.T.] refusa d'aborder un certain nombre de points sur lesquels elle aurait normalement insisté.
Le juge a exonéré totalement Krishnaji de toute imputation de crime, disant d'une manière des plus emphatiques, que les abominables accusations avaient été par son père par jalousie envers moi, et que leur impossibilité est clairement démontrée. Mais il a prononcé ces mots: "Le fait qu'un homme soit un menteur ne le prive pas du droit de la garde de ses enfants" (J'aurais cru qu'un tel mensonge l'en privait). Ainsi, il dit qu'il était forcé d'ordonner que les garçons lui soient rendus, mais qu'ils resteraient Pupilles de la Cour, afin que celle-ci puisse conserver un droit de regard sur eux.
Bien entendu, nous ne pouvons pas accepter ceci et nous allons faire appel rapidement contre son jugement, et sand aucun doute, nous gagnerons. Mais la Présidente est tellement heureuse de notre grande victoire sur les faits, que ceci surpasse pour le moment les difficultés légales. Nous allons organiser une grande fête et nourrirons un grand nombre de personnes pauvres pour célébrer la justification de Krishnaji. Pour le moment, la présidente doit rendre les garçons fin mai - ce qui lui est évidemment impossible; mais Sir Subramania Iyer nous dit que ce jugement est inconsistant et contraire à la loi, et qu'il sera ineevitablement renversé en appel. La Cour d'appel ne pourra pas aborder les faits eux-mêmes, donc rien ne peut changer le verdict définitif que nous avons obtenu sur ce point.
Le juge, soit dit en passant, a exprimé l'opinion que mes vues sur le sexe sont immorales et dangereuses, ce que je crois être une remarque inutile! Le journal The Hindu suggère que le Gouvernement devrait me déporter de ce pays comme une personne dangereuse - ce qui serait une fin amusante à cette controverse, car il n'y a pas dans toute l'Inde, un sujet plus loyal au Roi que moi, et que cette loi avait été décrétée pour les offenses politiques! Quoi qu'il en soit, le juge a décrété que tous les frais devraient être à la charge du plaintif, ce qui est une claire indication de son opinion personnelle.