Charles Blech fut l'incarnation de la Société Théosophique en France du début du siècle jusqu'à sa mort survenue en 1934. Il en fut le Secrétaire Général pendant plus de 25 ans. Il vivait dans un bel appartement au 21 de l'avenue Montaigne à Paris avec sa femme Zelma et sa soeur Aimée, où il revevait les membres de cette Société de passage à Paris: Mme Blavatky, le Dr. Annie Besant, Charles W. Leadbeater et J. Krishnamurti.
En plus de ses fonctions de Secrétaire Général, Charles Blech éditait les traductions françaises d'ouvrages théosophiques anglais, ainsi que des oeuvres d'écrivains occultistes et orientalistes français. Il était d'une ouverture d'esprit exceptionelle et d'une grande tolérance. C'est par ses éditions qu'Augustin Chaboseau parvint à publier son Boudhisme Esotérique (avec un seul 'd'), bien qu'il prenne un point de vue s'écartant sensiblement de celle de la Société Théosophique.
Charles Blech avait aussi l'habitude d'inviter chez lui des personnes intéressées par le théosophie pour leur donner les premiers enseignements de cette société. C'est en 1911 que Charles Blech reçut chez lui le jeune René Guénon qui montrait un intérêt pour l'orientalisme. Il lui présenta les bases de l'enseignement de la Société Théosophique et l'invita a joindre les rangs de ses membres. Guénon s'insrivit immédiatement. Il admit plus tard avoir feint un intérêt pour cette société, pour avoir l'occasion de présenter le manuscrit de son premier livre Introduction générale aux doctrines hindoues qui n'était que la thèse que la Sorbonne avait refusée. Il y ajouta des commentaires désobligeants sur son hôte qui avait pourtant la réputation d'un homme charmant.
Charles Blech accepta de présenter le manuscrit aux éditions théosophiques. Quelque peu refroidi par le livre de Chaboseau qui ne se vendait pas, le commité décida de soumettre le manuscrit à Charles W. Leadbeater qui avait une grande expérience des textes orientaux et parlait le français. Leadbeater n'eut aucune peine à relever des nombreuses erreurs dans le texte de Guénon. Il ajouta que la plupart d'entr'elles étaient dues à la mauvaise qualité de la traduction française sur laquelle Guénon fondait ses déductions. Toutefois, il recommanda de ne pas publier le livre qui slon lui n'apportait pas grand chose de neuf dans la connaîssance des écrits hindoux.